Serge P. Bowen, un chef de service inspirant dans le domaine social et médico-social, nous offre un regard unique sur les réalités de l’immigration, le rôle des travailleurs sociaux, et la résilience des individus face aux défis sociétaux. Originaire du Cameroun, marié et père de famille, son parcours d’ancien séminariste à cadre dans le secteur social témoigne d’une vocation centrée sur l’accompagnement humain.

Un parcours qui fait écho à la solidarité africaine

« Un enfant appartient à tout le monde. » Cette idée profondément ancrée dans les valeurs africaines a façonné Serge. Dès son enfance, il a baigné dans un environnement de solidarité et de fraternité. Cette philosophie, il en a fait son moteur pour aider les autres, en France, auprès des populations vulnérables, notamment des mineurs non accompagnés et demandeurs d’asile.

Son entrée dans le domaine social n’était pas un hasard. Après avoir quitté le séminaire, Serge a continué de suivre un chemin d’accompagnement par le biais d’activités pastorales. Mais un service civique lui a ouvert les portes des associations et des maraudes, l’initiant au travail avec des sans-abris, des personnes âgées et d’autres populations fragiles.

Son ascension professionnelle a été marquée par une détermination sans faille : du diplôme d’aide médico-psychologique à celui d’éducateur spécialisé, puis au CAFERUIS pour devenir chef de service. Chaque étape illustre son engagement envers les autres et son désir constant de se surpasser.

Des défis au quotidien : Humain, toujours au centre

Gérer une structure avec plus de 120 mineurs et jeunes majeurs demande une organisation millimétrée, mais aussi beaucoup d’écoute et de nuances. Serge insiste sur l’importance de l’accompagnement basé sur la coopération : « Être là pour eux, mais ne pas se substituer à eux. » Il explique que son rôle est d’être à leurs côtés, pas de porter leurs histoires à leur place. Bien que touché humainement par les situations qu’il rencontre – comme celle d’un jeune ayant perdu sa mère en pleine traversée migratoire – Serge reste focalisé sur des solutions concrètes.

Il gère une équipe de 27 professionnels avec bienveillance, rappelant que « la qualité du travail passe par le bien-être des équipes. » Installant une culture de déconnexion et de soutien psychologique, il veille à ce que chacun soit outillé pour affronter les situations difficiles.

Comprendre les réalités de l’immigration

Le parcours migratoire est souvent idéalisé ou mal compris. Serge explique avec clarté : les gens ne fuient pas leur pays sans raison. Guerre, oppression, discriminations, précarité économique… sont autant de raisons qui poussent ces personnes à risquer leur vie.

Mais il déplore les chemins périlleux, notamment via la Méditerranée ou le Sahara. « Je déconseille ces parcours, » affirme-t-il, plaidant pour une approche administrative et légale via les ambassades. Les risques d’abus physiques, psychologiques, ou même de mort sont trop élevés.

Il met en lumière l’importance de distinguer la réalité du terrain des idées reçues : non, les immigrés ne « volent » pas l’emploi des Français. « Beaucoup travaillent dans des secteurs que d’autres refusent », martèle-t-il. Pour lui, intégrer et encadrer ces jeunes dans un parcours d’insertion permet à chacun de contribuer à la société.

Un management qui s’adapte

Manager un service social aussi complexe demande d’être à l’écoute et ferme à la fois. Serge le définit ainsi : « Je ne ferme jamais les portes aux idées, mais je tranche quand il le faut. » Il valorise son équipe, encourage chacun à grandir dans son rôle, et instaure un climat où chacun se sent écouté.

Il partage une approche singulière : être sur le terrain, manger avec ses équipes, visiter les logements des jeunes. Ces gestes, simples mais puissants, changent la perception des collaborateurs et des bénéficiaires.

Ce qui reste après : Héritage et transmission

Serge est fier de ce qu’il a construit. Diplômes obtenus, jeunes accompagnés, professionnels formés… tout cela constitue son « héritage ». Mais sa plus grande fierté est d’être une source de représentation. « Quand un jeune voit un Africain dans mon bureau comme chef de service, je lui montre que c’est possible pour lui aussi. »

Il incarne une figure d’espoir et un modèle d’ambition. Et pour lui, cette réussite passe toujours par le travail, la patience et la persévérance.

Regard tourné vers l’avenir

Serge n’a pas besoin d’une nouvelle ambition aujourd’hui. « Je suis heureux là où je suis. » Sa mission actuelle – aider, inspirer, gérer – le comble. Ses projets, s’ils évoluent, s’inscriront toujours dans cette volonté d’accompagnement humain.


Serge P. Bowen incarne la force de la résilience, de l’ambition et de l’humain au service du social. Son témoignage nous invite à réfléchir à l’immigration sous un autre prisme, à comprendre les enjeux du secteur social et à valoriser l’empathie dans une société parfois déshumanisée.

Rappelez vous : « Nous avons tous en nous le pouvoir de changer et de faire changer les choses. »

Au plaisir,

Madame Colombe

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4 Responses

  1. Bonjour Colombe,

    Je tiens une fois de plus à vous dire un grand MERCI de m’avoir invité à cette entrevue. Ce fut un très bon moment remplie de rires et de conversations engageantes. Parler de soi-même n’est pas facile mais grâce à votre professionnalisme, j’étais très à l’aise.

    Votre chaleureuse hospitalité et les efforts que vous avez consacrés à cette entrevue ne sont pas passés inaperçus. J’ai vraiment beaucoup apprécié notre échange.

    Je me sens honoré d’avoir participé à cette entrevue.

    Je vous renouvelle mes plus vifs remerciements et vous souhaite une bonne continuation.

    Serge Patrick BOWEN

    • Bonjour Serge,

      Je vous remercie pour vos mots. Le plaisir a été partagé. J’ai été ravie que vous soyez mon premier invité.
      Votre énergie positive, votre passion pour votre métier et votre générosité ont favorisé ce cadre.

      Je vous souhaite de continuer à vous épanouir dans votre métier.

      Au plaisir,
      Madame Colombe

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